Employer un senior, le remède anti-âge
Décrocher un emploi salarié à plus de 50 ans s’avère souvent un parcours du combattant. D’autres voies sont envisageables, même si elles sont moins stables et moins pérennes que le salariat. Par exemple, l’intérim, qui permet de remettre un pied dans le monde actif. Certains spécialistes du secteur, comme Randstad ou Starpeople, ont mis en place des stratégies seniors. Depuis quelques années, elles proposent des binômes seniors-juniors à leurs clients. « Nous manquons encore un peu de recul, mais chez nous, les seniors ne sont pas plus touchés par la crise que les autres. Extrêmement expérimentés, ils ont une véritable expertise très recherchée actuellement par les entreprises« , souligne Marie Edel, responsable de l’agence paloise Startpeople.
Autre opportunité à étudier : le management de transition (MT). Autrement dit des missions d’intérim de haut vol, d’une durée de six à neuf mois, pour cadres supérieurs et dirigeants experts dans les stratégies de conduite du changement. « Contexte économique agité oblige, le mangement de transition concerne la gestion de crise : la réorganisation de site, par exemple », détaille Dominique Hervieur, président du site lemangerdetransition.com. Pour débusquer ces missions, plusieurs filières cohabitent : les cabinets, comme X-PM Transition Partners, immédia!, EIM … et les plates-formes de mise en relation.
La création d’entreprise est également une piste à explorer pour rebondir. En 2008, 50 000 personnes âgées de plus de 50 ans ont créé leur entreprise, selon une note de l’Agence pour la création d’entreprises (APCE) de janvier. En quête d’emploi et d’indépendance, ces seniors se lancent majoritairement (27%) dans une activité de services aux entreprises (conseil en affaires, études techniques …), de commerce de détail (16%) et dans la construction (14%).
Est-ce économiquement viable ? Pas toujours, car trois ans après la création, 43% des dirigeants déclarent un chiffre d’affaires inférieur à 27 000€. Seuls 23% font état d’un CA supérieur à 153 000€. Le nouveau statut d’auto-entrepreneur, qui allège les démarches administratives et les charges à payer, devrait d’ailleurs encourager les seniors à se lancer. Car selon l’APCE, la France compterait 2,5 millions de créateurs seniors potentiels.
Cet article est issu du supplément 20 minutes de Mars 2009.