Le DRH véritable business partner HRBP
DRH, un business Partner interne
Emploi des seniors, loi sur le handicap, lutte contre la discrimination, plans sociaux, accompagnement des réorganisations… Le DRH est sur tous les fronts, alors qu’il est de plus en plus tenu de mesurer l’efficacité de son activité. Zoom sur cette fonction stratégique avec Thierry Teboul, directeur régional adjoint du groupe IGS (Institut de gestion sociale). Fini le temps du chef de personnel, surveillant la pointeuse de son bureau et administrant la paie. En voie d’extinction aussi le directeur des ressources humaines (DRH) au profil de juriste centré sur le droit social ou très généraliste. Place au DRH « business partner », à la culture économique poussée, capable de tenir la dragée haute à ses homologues, directeur financier ou autre, au sein du comité de direction.
Vers une financiarisation du métier
Comme le DRH participe désormais aux décisions stratégiques, ses missions évoluent. « Certes, il gère les compétences, accompagne les changements, anticipe l’évolution des emplois. Mais on lui demande surtout de mesurer la contribution des hommes à la valeur ajoutée de l’entreprise », observe Thierry Teboul. Il s’agit de répondre à la question : est-ce que rémunérer plus, former ou embaucher sont des investissements rentables et efficaces ? Lui revient alors d’effectuer un audit social, à l’instar d’un audit financier. Il doit contrôler tout ce qui pèse sur la productivité de l’entreprise : les taux de turn-over, d’absentéisme, d’accidents du travail, le nombre de jours de grèves, etc. Il doit négocier des contrats de prévoyance plus avantageux, car les sommes en jeu sont énormes.
Manager, négociateur et communiquant
Le DRH est aussi un manager. S’il travaille dans un grand groupe, il pilote une équipe de spécialistes dédiés au recrutement, à la rémunération et à la prévoyance santé, à la formation, à la gestion de carrières, aux relations sociales, voire à la mobilité internationale. A défaut, il gère les relations avec les sociétés auprès desquelles il a externalisé certaines tâches, comme la paie ou les recrutements. En première ligne lors des négociations avec les partenaires sociaux, le DRH doit être un bon communiquant. « On attend qu’il soit diplomate, bon négociateur et psychologue, tout en ayant de bons réflexes juridiques et en défendant ses budgets », souligne Thierry Teboul. En ces temps de crise, il doit savoir prendre la parole en public car il est de plus en plus souvent chargé de la communication interne. Autre difficulté particulière de ce poste : il faut pouvoir exécuter les plans sociaux et les réorganisations sans perdre la vision humaniste du métier. Un équilibre délicat à trouver.